2e semaine pour Xavier : une ambiance de folie partout

C’est de nouveau une belle semaine de découvertes de nouveaux lieux et de nouveaux sports pour moi. Chaque jour de JO apporte son lot de souvenirs et d'émotions. C'est tout le temps l'ascenseur émotionnel avec les Français en compétition !

On suit leurs exploits même à distance dans une autre enceinte sportive, par vidéo interposée. Au Stade de France, samedi soir, je pense qu'un Français a réalisé un record au lancer de poids ... mais c'est en fait l'équipe de France de judo qui vient de remporter la médaille d'or à l'Arena Champ-de- Mars ! A Saint Denis, contrairement à d’autres sites plus petits, les athlètes sur la piste violette ne se rendent compte de rien…

C’est un tonnerre d’applaudissements quand sous la pluie battante de Saint-Denis, la sprinteuse Julien Alfred remporte le 100 m en 10’’72. C’est la première médaille d’or de l’histoire de Sainte Lucie ! Elle raconte par la suite qu’elle souhaite fonder une école d’athlétisme dans son pays pour éviter que les jeunes ne doivent comme elle être séparés de leur famille pendant des années puisqu’elle a dû s’expatrier à la Jamaïque.

Départ 100 m Femmes au Stade de France

De notre côté, on essaie de battre un record pour faire venir des vestes de pluie pour nos clients des bureaux de l’avenue de Suffren jusqu’au Stade de France en moins d’une heure. Cela se joue à quelques minutes près. Les prévisions météo n’avaient pas prévu ce mauvais temps. Alors que nous sommes en chemin vers le bus et que la pluie s’est arrêtée, notre collègue Mao arrive au Stade… Les clients ont profité de leur soirée sans savoir ce qui se passait en coulisses.

Une innovation a fait impression au Stade : les petites voitures Toyota électriques qui transportent les javelots à l’aire de lancer. Avant les épreuves, une course a été organisée sur la piste du 100 mètres !

Une autre animation amusante : la présentation de Pierre de Coubertin (en costume 1900) et le défi de le retrouver parmi le public. Il faut se prendre en photo avec lui pour se voir ensuite sur les écrans géants ... Cela donne lieu à une interrogation de quelques secondes : « Coubertin est donc toujours vivant ? ». Allons, il avait 29 ans quand il a œuvré à la création des Jeux Olympiques modernes en 1892 qui allaient se dérouler à Athènes quatre ans plus tard.

Ping à Arena Sud. Petite finale du 4 août

Dimanche 4 à 13.30, j’ai la chance d’assister au début de la petite finale de tennis de table à l'Arena Paris Sud 4, entre Félix Lebrun et le brésilien Cardoso. Deux heures avant la ferveur monte déjà à la sortie du métro et sur la place devant les pavillons de la porte de Versailles. Les Volontaires crient "Félix, Felix" dans les mégaphones, et encore plus la jeune qui est assise sur une chaise rose d’arbitre à l'entrée de l'Arena. C’est un accessoire bien visible qu’on voit dans chaque site olympique et une belle idée pour ces Jeux. Les supporteurs chinois s'y mettent aussi vocalement puisque leur champion est en finale. Il ne risque rien. Leur soutien sera important dans la salle et le prénom Félix est facile à prononcer.

Aujourd'hui je suis en poste au parking et je dois accueillir le car de nos clients japonais. Je sais donc que je ne verrai pas le début de la rencontre. 10 minutes avant le début j'apprends qu'ils ont préféré aller au restaurant en attendant la finale. Je me précipite donc à l'entrée Hospitalités de l'Arena. On me laisse passer facilement avec deux préparateurs de Félix qui sont eux bien en retard. J'arrive juste quand les deux concurrents font leur entrée ! Avec ma collègue Florence (pas celle à l'origine de ce blog !) on peut s'asseoir dans les premiers rangs à la place de nos clients. Comme ils sont 12 les sièges vides sont vite occupés par des Chinoises à qui on dit que ce sera temporaire. Au bout de 25 mn je dois rejoindre mon poste et je ne verrai pas la victoire de Felix « Lebronze » mais je l’entendrai dans la rue !

Quand nous accompagnons des clients nous n'avons pas de places réservées. Quand c'est possible nous nous asseyons à des places vides, toujours derrière celles de nos clients pour pouvoir répondre à leurs questions ou attentes. Pour l’instant nous n'avons jamais dû laisser la place aux vrais propriétaires des places : je mesure ma chance d'avoir pu assister à autant de sessions jusqu'à présent. Les seules places interdites sont celles de la Famille olympique. Jeudi au Bourget, c'est même l'accès devant ces places qui est interdite : je comprends pourquoi une heure après quand je vois arriver discrètement un polo bleu ciel, c’est Thomas Bach le président du CIO qui passe derrière moi avec d’autres responsables habillés en blanc. 

J'ai revu la star olympique Simone Biles ce lundi midi. N'allez pas penser qu'elle est tombée de la poutre en finale en me voyant. Je sais maintenant qu’elle n'a d'yeux que pour Snoop ou Léon Marchand dans les couloirs... Bon, elle s'est rattrapée en obtenant l'Argent au sol et quitte Bercy avec 3 médailles d’or. Plusieurs athlètes de l’équipe USA ont dit leur étonnement du silence dans la salle et des spectateurs qui demandaient le calme par un « chut » alors que jusque là la plupart chantait et criait. Le dimanche 28/7, pendant les qualifications, plusieurs agrès étaient notés en même temps, avec la musique pour les exercices au sol, et cela convient mieux aux gymnastes, ce que me confirme Sylvie, une amie spécialiste de la discipline. Leslie Dufaux (responsable de la présentation sportive aux JO de Paris, c’est-à-dire des musiques et des DJ) l’a confirmé en interview : « Des athlètes nous ont dit : si vous éteignez la musique, ça nous met une pression considérable… Le silence, dans un stade, ça fait un sacré bruit. »

Un de mes souvenirs marquant des JO restera mon arrivée avec 12 clients japonais dans le stade Eiffel quand a commencé à retentir le générique de « Chapeau melon et bottes de cuir » ! C’était pourtant un match USA-Italie de volley de plage.

https://www.youtube.com/watch?v=vHS_k33r88U

Par contre au foot l'ambiance n'est pas fraternelle : je suis déçu du match au Parc des Princes pour lequel j’avais acheté une place de quarts de finale le vendredi 2. Des sifflets, des cris, des fumigènes qui piquent les yeux. Les supporteurs américains ne se montrent plus dès les premières minutes de la rencontre. J'en sors finalement en étant contre le foot aux JO : trop long, pas assez d'actions, trop de cinéma par les joueurs ! J’en viens à penser que les JO c'est pour mettre en valeur des sports plus "confidentiels" comme le kayak cross ou l’omnium cycliste ... à moins de créer un format spécifique comme le rugby à 7 ou le basket 3x3... Le débat est lancé !

Mercredi 7 je retourne à l'Arena Bercy pour un quart de finale Australie-Serbie avec des clients européens sportifs. Je suis étonné par la prouesse des équipes de Paris 2024 : transformer en 16 heures la salle de gymnastique en un terrain de basket ! Objectif atteint, avec même des rangées de sièges supplémentaires en bas, ceux dont nous bénéficions. Il m’a fallu d’ailleurs revoir le trajet pour y accéder suite à ce changement inattendu : on ne passera plus par les loges mais par le niveau 5 et la descente de tous les gradins. Les sièges ne sont pas tous occupés. Avec mes collègues Caroline et Clément nous pourrons profiter d'une grande partie du match.

Ce même jour je découvre un nouveau sport. J'avais déjà vu à la télé de l'haltérophilie mais sur place j'ai vraiment préféré : je me suis pris au jeu du suspense et de la difficulté éprouvée par les athlètes. Leur sort se joue en 1 à 2 mn d'attente dans la salle d’entraînement et quelques secondes sur scène. Quant au public, l'attente est longue : quelques instants avant le début de la compétition nous apprenons par les speakers qu'elle est retardée de quelques minutes, annonce renouvelée toutes les 5 mn. Cela dure presque une demi-heure. Pour patienter c'est la première épreuve où on nous présente le staff technique et le jury !

Comme je suis à proximité de l'Arena où jouent les Français par équipes en ping-pong je vais jeter un coup d'œil et j'assiste à leur victoire en quarts de finale ! C'est la liesse pour le public !

Avant de partir de l'Arena sud, j'essaie de me faufiler dans la salle de volley-ball féminin où se joue USA-Pologne mais elle est pleine. Une volontaire m'autorise à m'asseoir sur les marches d'un gradin. C'est inespéré et cela n'arrive pas dans les autres sports. Je constate que d'un site à l'autre les règles d'accueil varient, souvent en fonction de l'attitude de la discipline (ou de la fédération ?) par rapport à son public.

Stade Yves du Manoir à Colombes.

Ensuite je pars à Colombes, à 12 km à vol d’oiseau mais à une heure en métro+RER. Je suis impatient de voir ce site qui a accueilli les cérémonies des JO de 1924 et l’athlétisme. Je suis très étonné car il est loin de la gare et petit. On voit que l’événement mondial a pris de l’ampleur en 100 ans !!

Ici aussi l’ambiance est au rendez-vous. C'est la première fois que j’assiste à un match de hockey sur gazon. Apparemment les organisateurs savent que je ne suis pas le seul. Ils ont préparé une vidéo expliquant les règles en 3 mn. Cette discipline était une des rares encore disponibles en billeterie lors de la première vente en mars 2023. J'avais pu acheter facilement une place pour une demi-finale mais ce n'était pas mon premier choix ni mon intention. D'ailleurs en arrivant à la gare de Colombes plusieurs touristes essaient de revendre leurs billets et non pas d’en acheter comme on le voit ailleurs cette semaine ! La rencontre sympathique oppose la Chine à la Belgique. Quand les supporteurs crient "Belgium, Belgium", j'ai l'impression d'entendre "Beijing, Beijing", ça met tout le monde d'accord !

J’en veux « More and more, na na na na na… » mais il est temps de rentrer après cette journée bien remplie. Les paroles du tube de Gala « Freed from desire » me trotte dans la tête tout le temps, dès le petit déjeuner, tellement on l’entend dans les stades mais c'est hyper motivant …